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Comment mener une vie professionnelle riche et chargée de sens ? Comment marier la vie active et la vie contemplative ?

Cet article vous expose comment dépasser un job alimentaire, pour aller vers un travail créatif et épanouissant. Cette première partie traite de la vie salariale et du statut des indépendants (travailleurs non salariés). La deuxième partie de cette série traitera de la création d’entreprise et des mécanismes cachés de constitution d’un patrimoine

Si vous en avez marre de votre travail, si votre vie professionnelle se résume juste à ramener le steak à la maison, si vous vous demandez à quoi sert votre job, si vous vous posez des questions sur votre raison d’être professionnelle, alors cet article est pour vous.

 

C’est quoi réellement un salaire ?

 

Tout d’abord il faut bien comprendre la notion du salaire.

La très grande majorité des salariés n’ont aucune idée de ce que veut dire réellement un salaire, en dehors d’une fiche de paie.

Il existe 3 types de rémunérations : les honoraires, les traitements et les salaires.

Les honoraires sont faits pour “honorer” quelqu’un qui rend un service n’ayant pas de prix : par exemple un médecin qui sauve une vie ou un avocat qui évite la prison à son client. Ils vont donc recevoir des honoraires afin de les “honorer” pour un service inestimable.

Le deuxième type de rémunération s’appelle les “traitements”. Dans la déclaration d’impôts on retrouve une seule case pour les “traitements et salaires”, mais il y a une différence entre les deux. Un traitement est réservé à des gens qui rendent un service désintéressé, dont le travail contient une certaine noblesse. Par exemple les infirmiers en hôpital public, ou les cheminots, ou les enseignants etc.

Ce sont des gens qui rendent un service au public, et qui en contrepartie s’attendent à être traité avec reconnaissance. On ne leur donne pas un salaire, mais on les “traite” d’une certaine manière de façon à reconnaître la noblesse de leur action désintéressée. C’est pourquoi la majorité des grèves des agents publics a pour racine la confusion entre les traitements (départ à la retraite plus tôt, travail à vie, avantages sociaux…) et de simples salaires. Naturellement, les agents publics ne sont pas forcément tous désintéressés, mais structurellement parlant, ils reçoivent des “traitements” et non des salaires.

Mais alors que signifie un “salaire” dans la panoplie des rémunérations ?

Un salarié n’a pas de traitement (de faveur), mais touche juste un salaire. C’est à dire qu’il existe une hiérarchie de noblesse dans le monde du travail : les honoraires en haut, les traitements au milieu et tout en bas de l’échelle, on retrouve les salaires.

Cela veut dire que le statut de salarié consiste à vendre son temps, ses compétences et sa liberté contre un statut n’ayant aucun privilège, si ce n’est le salaire et les assurances sociales dont on bénéficie en contrepartie.

Quelque chose cloche profondément dans le concept même du travail salarié. Il manque une case : c’est la case de la noblesse du travail, c’est-à-dire du sens du travail.

Si bien que souvent le seul sens d’un travail salarié, consiste à devenir une ressource humaine, une main d’œuvre comme on dit. Tout comme un ordinateur qui constitue une ressource matérielle. Un salarié est une ressource assujettie à une entreprise, et en contrepartie de sa subordination il touche un salaire.

D’ailleurs un salarié au chômage ne touche pas d’allocations s’il n’est pas assujetti à une entreprise. Par exemple un salarié dans une PME qui est en même temps actionnaire, peut se voir refuser ses allocations chômages. Avoir des parts sociales dans une entreprise peut signifier ne pas être totalement assujetti au patron de l’entreprise.

Et dans ce contexte, les gens en quête de sens – celles et ceux dont l’ego se loge dans le cerveau et non dans l’estomac ou le bas-ventre – se retrouvent devant un mur : leur travail n’a aucun sens en dehors de leur survie matérielle.

Naturellement ce manque de sens n’atteint pas tout le monde. Nous parlons des gens dont l’ambition humaine dépasse l’objectif d’arriver à la retraite en ayant enfin remboursé leur maison avec un barbecue en dur dans le jardin.

Dans ce contexte, la plupart des gens “en quête de sens” changent de région, ou changent de couple, ou alors s’investissent dans leur vie extraprofessionnelle. Mais le travail constitue tout de même une partie très importante de la vie, et occupe la majorité du temps productif.

C’est pourquoi certains d’entre eux franchissent le pas, quittent le travail salarié et se mettent à leur compte en devenant entrepreneur individuel (freelance ou artisan). Donc ils deviennent indépendants avec un statut de travailleur non salarié.

Quel est le sens profond du statut de “travailleur indépendant” ?

 

On appelle les travailleurs non salariés des “indépendants”. Mais ce terme est un leurre : un travailleur indépendant est tout sauf indépendant.

En effet, il existe deux catégories de travailleurs non salariés :

La première catégorie – moins de 10% des indépendants – est composée d’experts et de spécialistes reconnus dans un domaine, disposant de leur propre réseau de clients et de prospects. Ces indépendants trouvent facilement des missions, en échange d’un temps de travail facturé. Bien qu’ils soient indépendants par rapport à un patron, ils restent financièrement dépendants du temps facturé. Et puisque le temps facturé n’est pas infini, ils vont tourner en rond durant des années pour garder un taux d’activité nécessaire au maintien de leur niveau de vie. Ils sont donc obligés de s’abrutir au travail pour maintenir leur taux d’activité.

Ensuite il y la deuxième catégorie des indépendants, à savoir la grande majorité (à la louche  90% des indépendants) qui vont rejoindre l’armée de réserve des travailleurs précarisés, prêts à travailler n’importe quand, n’importe comment pour n’importe qui.

Ce sont des salariés déguisés en indépendants, et qui ont tout juste perdu les avantages sociaux du salariat. Et cette situation est très difficile pour un être qui veut s’épanouir, car à moins d’être un ermite, on ne peut pas faire du développement personnel “les fesses à l’air”. Personne ne s’épanouit humainement à force de précarité et d’insécurité.

En résumé, un travailleur non salarié indépendant est :

  • soit un expert reconnu qui a son réseau de clients, mais qui tombe dans le piège du temps facturé – son revenu dépend du nombre d’heures travaillées.
  • Soit un travailleur non reconnu, c’est à dire sans réseau professionnel, et qui devient un salarié déguisé en indépendant, mais précarisé et sans assurance chômage.

Donc en résumé, si vous souhaitez allier développement personnel et vie professionnelle, la solution n’est pas dans le travail indépendant, contrairement à la propagande actuelle sur la révolution du travail, le coworking, le freelancing et la France des Makers. Cette symbolique ne fait qu’accroitre la grande armée de réserve dont a besoin le système productif pour réduire les coûts directs du travail.

Il existe deux solutions :

  • 1ère solution : rester salarié, mais en devenant créatif dans son métier. C’est cette solution que nous allons développer dans cet article.
  • 2ème solution : quitter le salariat et créer une affaire qui a des pattes pour marcher, c’est à dire une affaire qui est capable de marcher sans vous. Nous allons détailler cette solution dans le prochain article sur l’entrepreneuriat. En sachant que freelance, indépendant ou autoentrepreneur, n’ont rien à voir avec le métier de l’entrepreneur. Un indépendant gagne de l’argent en vendant son temps, un entrepreneur crée un patrimoine qui lui rapporte de l’argent.

Notre prochain article sera entièrement consacré au développement personnel à travers l’entrepreneuriat.

Nous allons donc expliquer la première solution pour s’épanouir dans sa vie professionnelle tout en restant salarié : comment développer sa créativité en tant que salarié.

Comment marier développement personnel et salariat ?

 

Si vous restez salarié et que vous avez un impératif de recherche de sens, comment faire pour devenir créatif dans ce que vous faites ? Comment incarner votre esprit dans votre production de tous les jours ?

Après tout, beaucoup de gens travaillent dans des environnements complètement aliénants. Par exemple, il sera difficile d’être créatif si vous travaillez en tant que serveur chez Mac Do.

Toutes les entreprises ne sont pas éligibles à un travail créatif.

Quel type d’entreprise viser ?

D’abord ce n’est pas une question de taille. Ce n’est pas parce que vous êtes dans une startup que vous êtes dans un environnement créatif. Une startup peut être très aliénante et une très grande entreprise peut être très épanouissante pour des profils créatifs.

En fait, les environnements propices à la créativité sont des environnements où l’activité est en plein développement. Parce que la créativité est une affaire de profusion. Une entreprise en plein développement est forcément un endroit où les esprits créatifs sont les bienvenus, quel que soit leur métier et leur niveau.

Comment discerner une entreprise en développement ? Il faut simplement regarder les deux indicateurs majeurs de l’entreprise, à savoir le CA et le résultat net.

L’entreprise idéale est une entreprise où le chiffre d’affaire augmente, avec un résultat net qui diminue. Il s’agit alors d’une entreprise où l’activité augmente en même temps que les investissements. Un résultat net qui diminue alors que le CA monte, indique que l’entreprise est en train d’investir.

Mais il y a aussi les entreprises dont le CA monte avec le résultat net qui augmente également. Ce type d’entreprise peut aussi être éligible, mais si le résultat augmente, le développement et la créativité sont déjà un peu derrière. L’augmentation du résultat veut dire que l’entreprise est en train de tirer sur une vache à lait déjà constituée.

Enfin les entreprises à éviter sont des entreprises où le CA baisse quel que soit le résultat. Cela veut dire que le volume d’activité baisse, et que l’entreprise a plus besoin de gestionnaires ou de vendeurs, que de créatifs.

Les CA et les résultats sont généralement consultables sur le site societe.com. Il suffit de tapez le nom de l’entreprise, vous trouverez ces deux indicateurs dans le compte de résultat de l’entreprise, le CA se trouve en haut du compte de résultat et le résultat net se trouve tout en bas.

Mais alors comment faire pour trouver et intégrer ces entreprises ?

Démerdez-vous, soyez créatifs !

Par ailleurs, il y a aussi le secteur public et les associations. Le service public ou associatif – hormis la gestion, l’administration ou la protection (armée, pompiers) – est un endroit formidable pour allier vie contemplative et vie active. Par exemple, les métiers d’enseignant, de soignant, d’animation, d’entraide ; bref là où le contact humain est direct, la créativité est open bar. Mais attention, la contrepartie à payer est l’épuisement à terme. La plupart de ces métiers deviennent un sacerdoce; ce sont des environnements très complexes et difficiles à long-terme.

Une fois votre environnement créatif choisi, comment faire pour créer des choses ? pour se projeter dans son métier ? pour apporter quelque chose aux autres et à soi-même ?

Il y a une condition intérieure (dans votre tête) et une condition extérieure au niveau de l’organisation.

La condition intérieure est de ne pas vous lancer dans la créativité juste pour vous, pour briller, pour vous démarquer, pour faire l’intéressant. Bref si la motivation de votre créativité provient de votre égo, cela ne va pas marcher, vous passerez pour un imposteur tôt ou tard. Il faut que vos actes et pensées créatifs apportent d’abord un résultat concret à des tiers (et non d’abord à vous).

Cela reste assez simple à vérifier : il suffit de coucher sur un bout de papier son projet. Si vous arrivez à rédiger une phrase de type “j’apporte tel résultat concret pour répondre à tel besoin concret”, alors vous êtes sur le bon chemin. Mais si vous avez noté “je veux inventer un processus équitable relayé sur facebook tout en protégeant la biodiversité”, laissez tomber, vous n’avez pas un profil créatif.

Ensuite, une fois que vous avez une idée ou une promesse, il faut que vous soyez dans une situation où vous avez le droit à l’erreur. Si vous n’avez pas le droit à l’erreur, ou à faire des essais, il est pratiquement impossible de réaliser votre projet. Une organisation qui ne vous donne pas le droit à essai / erreur, ne constitue pas un environnement créatif. Parfois à bon escient d’ailleurs : il est difficile de donner le droit à l’erreur à un chirurgien ou à un auditeur !

Dans le prochain article, nous allons aborder la voie royale pour l’épanouissement personnel au travail : la création d’entreprise. Mais attention, l’entrepreneuriat est une arme à double tranchant, cela peut illuminer une vie ou alors cramer une tranche de vie à tout jamais. A suivre…